Quand la technique devient art : il était une fois la gravure et Goya

Date – Heure

Fri 23/11/18 – 18h15

Durée

1h15

Adresse – Salle

45 rue d’Ulm, Paris – Salle Résistants

Présentation

Le peintre peint, le dessinateur dessine et le sculpteur sculpte : jusqu’ici, pas de soucis. Mais le graveur, lui, que fait-il ? Il grave bien sûr ! Mais, il grave… c’est-à-dire ?

Si nous n’avons aucun mal à nous représenter le peintre devant sa toile, le dessinateur devant sa feuille ou le sculpteur devant sa sculpture, au moment de nous figurer le graveur en activité aucune évidence ne s’impose. Les gestes à l’origine de l’objet que nous appelons « gravure » restent généralement très vagues ou, au mieux, ils nous apparaissent comme « techniques ». Il n’est pas si facile, par exemple, de comprendre pourquoi le résultat final de l’opération est une feuille imprimée, alors que nous savons bien que l’artiste ne grave pas le papier…

Comment est réalisée une gravure ? Quels sont concrètement les gestes du graveur ? Qu’est-ce qui, techniquement, peut différencier une gravure d’une autre et dans quelle mesure l’image qui en résulte peut-elle être qualifiée d’« art » en dépit de cette dimension technique ? Pour répondre à ces questions l’exposé s’appuiera sur le cas de l’artiste espagnol Francisco Goya (1746-1828) et plus particulièrement sur l’étude de sa célèbre gravure « El sueño de la razón produce monstruos ».

Pourquoi cet exposé ?

Plus petites que la plupart des tableaux peints, souvent sans couleurs et moins bien mises en valeur, les gravures attirent difficilement l’œil du visiteur d’aujourd’hui quand elles ne font pas à elles seules l’objet d’une exposition. D’ailleurs, même lorsqu’il nous arrive de tomber par hasard sur une gravure – dans un musée, un vide-grenier, un manuel, ou peu importe comment – nous sommes rarement capables d’en dire grand-chose : nous avons bien l’impression qu’il ne s’agit pas d’un dessin d’artiste et nous n’oserions pas parler de coloriage mais, au fond, quelle différence ?

En évoquant la spécificité des différentes techniques de gravure et en observant de quelle manière elles rendent inopérante l’opposition traditionnelle entre art et technique, cet exposé cherche précisément à expliquer cette différence. Le but est de donner une idée de ce qui fait de la gravure un art à part entière pour permettre à chacun de mieux apprécier ce type d’œuvres.

Exposant·e